Voici quelques images des ateliers d’initiation au furoshiki menés avec les élèves de l’école d’ingénieurs ESAIP Angers dans le cadre de la Journée Economie Circulaire Green Fashion du jeudi 10 mars 2022 à St Barthélémy d’Anjou.
Un peu plus de 60 élèves sont passés par cette initiation et pour la majorité, cette technique a été une véritable découverte.
Certains élèves venus de l’étranger pour faire leurs études ont ainsi découvert qu’ils pouvaient utiliser d’une autre façon les foulards traditionnels de leur pays.
De bons moments d’échanges conviviaux et interculturels.
Je vous présente une nouvelle création Borothé 1 , réalisée à partir de textiles de réemploi (chutes de tissus de coton, lin, laine), de fils et tissus teints à l’indigo naturel (matériaux résiduels qui restent après avoir pratiqué le shibori, teinture en réserve avec motif réalisé par nouage, pliage, pressage ou couture). Les différentes pièces textiles ont été teintées avec un mélange de feuilles de thés.
Les feuilles de thés « grands crus » chinois et taïwanais principalement mais aussi japonais (tie guan yin, mi lan xiang, pu er, tai ping hou kui, hojicha, etc.) ont d’abord été infusées un grand nombre de fois pour être consommées en boisson puis, une fois séchées, ont servi à la teinture des textiles.
Les différentes nuances ont été obtenues par différents bains et un nuançage au fer. Une fois les feuilles à nouveau séchées, elles ont servi au rembourrage de cette création (souvenir lointain d’une époque où les impératrices chinoises dormaient sur des coussins de thé car, parait-il, cela évitait les migraines).
Création issue de matières résiduelles que je ne peux me résoudre à abandonner comme de simples déchets…
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours récupéré des emballages (papiers, boites, rubans, cordons, etc.), des morceaux de bois morts, des boutons, des végétaux, des objets cassés, etc. Ce n’était pas un acte compulsif (point de syndrome de Diogène à l’horizon) mais un geste réfléchi avec une idée de sélection selon des critères esthétiques personnels.
L’usure des objets, la marque du temps qui raconte une histoire me touchaient également. Le concept esthétique japonais de wabi-sabi (sobriété, simplicité, asymétrie ainsi que marque du temps et d’usure sur les choses) que je découvris lors de ma pratique de la cérémonie du thé japonaise me parla immédiatement.
Plus tard, le furoshiki, la teinture végétale et le shibori m’amenèrent au boro dont je m’inspire ici.
Le boro, « lambeaux, haillons » en japonais, est composé de textiles rapiécés avec des restes de vêtements, rideaux, housses de futon, etc. Cette technique permettait aux paysans japonais peu argentés de prolonger la vie des cotons et éviter le gaspillage. Transmis de génération en génération, ces textiles, enrichis au fur et à mesure de nouvelles pièces liées à des histoires familiales fortes, appliquent ce concept esthétique de wabi-sabi.
L’Atelier du Furoshiki était à Paris du 16 au 19 décembre 2021 à la boutique Pop Up marocMaroc, 11 rue des Archives, pour proposer aux client·e·s de découvrir l’art de l’emballage cadeau en tissu, écrin soyeux, sublimant les produits de beauté de la marque marocMaroc.
Celles et ceux qui souhaitaient offrir un cadeau pour Noël pouvaient choisir parmi de nombreux modèles d’emballages réalisés à la demande par mes soins et offerts gracieusement par marocMaroc.
Parce qu’on peut aimer le luxe et vouloir aussi faire un geste pour la planète !
Un grand merci à toute l’équipe sur place : Sabrina, Manal, Philomène et Ouda pour leur accueil chaleureux et leur apprentissage attentif de cet art de l’emballage.
Aurélie Le Marec de L’Atelier du Furoshiki, Mélanie Gourdon et Tristan Cailler de La Compagnie Tam A Tam sont heureux de vous annoncer la parution de l’article Entre les liens, créations textiles et sonores qu’ils ont écrit en trio pour l’ouvrage collectif Collectes sensorielles, Recherche- Musée-Art, collection Univers sensoriels et sciences sociales, dirigée par Marie-Luce Gélard, 2021, Editions PETRA.
Cet ouvrage est publié avec le soutien : du ministère de la Culture, du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), d’Aix-Marseille Université, de l’Université de Paris, de l’Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC) et du Centre d’anthropologie culturelle (CANTHEL).
Voici un extrait de notre article qui retrace les origines de notre exposition Entre les liens, créations textiles et sonores qui, nous l’espérons, vous donnera envie d’accueillir cette exposition originale et d’offrir au public la possibilité d’expérimenter le dialogue entre le son, la vue et le toucher.
Crédits photographies : Florian Le Marec
Le teaser de l’exposition est disponible :
L’ouvrage Collectes sensorielles, Recherche- Musée-Art est disponible sur le site de l’éditeur: Editions PETRA
Furoshiki au motif d’empreinte de fleur de lotus séchée réalisé avec la technique japonaise du pochoir, katazome, avec pâte de réserve à base de pâte de riz katanori et teinture à l’indigo naturel.
Dans la série « inspirations de mes vies d’avant » (précédemment j’avais évoqué la culture inuit avec le furoshiki ulu ), voici le furoshiki lotus, réminiscence d’une autre période de ma vie, encore plus ancienne, avec spécialisation dans les Arts de l’Inde et des Pays indianisés à l’Ecole du Louvre.
La fleur de lotus padme est l’un des symboles sacrés du bouddhisme. Cette plante, qui pousse dans l’eau boueuse, s’élève vers la lumière et se transforme en une fleur magnifique, évoque la pureté et la renaissance.
Cette fleur est l’un des attributs du bodhisattva de la compassion Avalokiteshvara, appelé Kannon au Japon, et fait partie du célèbre mantra tibétain om mani padme hum, mantra de la grande compassion.
L’hindouisme fait également la part belle à cette fleur qui est souvent associée à la création du monde avec Vishnu et Brahma, à la richesse (matérielle et spirituelle) avec la déesse Lakshmi par exemple.
Se sortir de la boue de la souffrance, de l’ignorance pour élever son esprit, devenir meilleur et s’ouvrir à l’autre. Un long chemin…
Retrouvez ce furoshiki en 50 cm ou 70 cm sur la boutique de L’Atelier du Furoshiki.